KINDY (Al Salam), Le voyageur sans Orient, Poésie et philosophie des Arabes de l’ère préislamique, Préface d’Alain Badiou, Paris, Sindbad Actes Sud, (« La bibliothèque arabe/Hommes et Sociétés »), 2004, 202 p. ISBN 2-7427-1572-X
Presentation
La poésie arabe des deux siècles précédant l’islam a une "intrigue" codée dont le départ est l’arrivée du nomade à la ruine du campement de la bien-aimée. Mais c’est bien plus, toute une chaîne rigoureuse de concepts qu’il faut y lire : la trace et son effacement, la demande d’amour et le lien rompu, le solipsisme, l’angoisse qui fait basculer l’espace et le temps qui ne se dit qu’à l’imparfait, la fuite de l’être même. Tout autre chose qu’une déploration subjective : une des pensées les plus systématiques qu’il y eut jamais de la déréliction.
Recueillie par les philologues des premiers siècles de l’hégire, la poésie "jâhilîte" a traditionnellement été reconnue comme la matrice de toute la poésie arabe, sans que soit pris le risque de relever ce qui s’y lit comme la pensée précoranique.
Etrangement, le commentaire moderne, purement littéraire, du côté des Arabes mais aussi des orientalistes occidentaux, est resté pris dans ce refoulement. En sorte que c’est la première fois qu’est lu ce qui mérite d’être appelé la philosophie des Bédouins de l’Anté-Islam. (Source : Sindbad)
Table des matières (sous chapitres non indiqués)
Le dépli du désert, préface d’Alain Badiou, Avant propos, la civilisation du désert
I. Un seul discours
1. L’élégie de soi
2. Le Soliloque du voyageur
3. La gloire est notre legs
II. Le Nasîb
1. La structure : topographie de l’absentement
2. La fabrique du concept
III. L’après-coup de la Jâhiliyya
Conclusion
Notes
Extrait
Cette poésie orale (...) porte une conception de la place du poète dans le monde, de l’homme devant la déception, mais aussi en quête de symbolisation, et que de proche en proche il sous-tend ce qui n’est rien de moins qu’une métaphysique. (p. 18)