Authors
Georges Bohas est membre correspondant de l’Académie de langue arabe de Damas. Ses études sur la métrique arabe classique et moderne ont radicalement simplifié et renouvelé le domaine.
Gérard Roquet est professeur émérite de copte et d’égyptien à l’école pratique des hautes études IVesection.
Tous deux ont vécu de longues années dans les pays arabes, le premier en Syrie et le second en Egypte.
Presentation
Peut-on parler de lecture laïque du Coran ou, selon la terminologie d’Adonis, de lecture « areligieuse » ? Cela nous semble possible en nous situant dans la perspective définie par Th. Römer : « Il s’agit d’appliquer à la Bible/au Coran/ les mêmes méthodes de lecture et de décryptage que pour les récits d’Homère. Je n’ai jamais considéré que la Bible devait être traitée comme un texte à part. » C’est une démarche analogue, et combien fructueuse, qui a été suivie par Finkelstein et Siberman dans La Bible dévoilée.
La première partie du livre est consacrée à des études littéraires. En mobilisant des données empruntées à des sources coptes, hébraïques, syriaques et grecques, elle permet de reformuler et de résoudre plusieurs problèmes d’interprétation, de traduction et de datation.
La seconde partie entreprend d’abord de démontrer que, formellement, le Coran entretient un lien profond avec la poésie préislamique, exactement comme la poésie libre moderne en entretien un avec la poésie classique. Notre étude établit ainsi une continuité structurelle entre la poésie ancienne et le Coran, qui se voit ainsi restauré dans un continuum. Ensuite, en mettant en évidence la présence du style formulaire dans le Coran, elle établit un autre lien entre celui-ci et la poésie préislamique dont de nombreuses études ont mis en lumière depuis longtemps le caractère formulaire.