L’auteur
Enseignant Chercheur a l’Universite Paul Valery Montpellier III et a l’Academie des langues anciennes, il est chercheur associe au centre Paul-Albert Fevrier.
Presentation
L’expression orale, entendue, relève d’un traitement différent de celui que nous appliquons au texte fixé par écrit sur un support visible. La parole, contrairement à l’écriture, ne se soumet pas à un schéma linéaire et visuel, comme ont tendance à le présenter la plupart des spécialistes des textes sacrés, et notamment ceux du Coran dans le monde arabo-musulman, traducteurs et chercheurs contemporains compris. Elle est de ce fait ouverte sur plusieurs directions, sans que s’impose pour autant celle qui conduit insensiblement à la mise par écrit. Il est d’ailleurs difficile de trouver, chez la plupart de ces spécialistes, une appréciation de l’oralité comme réalité linguistique à part entière. Pour diverses raisons, ils se sont souvent sentis liés par ta tradition musulmane qui relève d’un moment d’écriture. Or, un des principes fondateurs est que lorsque cette parole a été prononcée pour la première fois, elle a dû être saisie dans son immédiateté. Les auditeurs de Muhammad n’avaient pas besoin d’exégètes ni d’autres savants pour comprendre ce qu’il exprimait.
(Source : l’Harmattan)
Table des matieres
- L’oralite du verset ou le geste retrouve Du ralliement a la salat ou les premices de l’acte primitif de la priere
- La notion de peche, de la periode preislamique jusqu’au debut de l’islam, entre recit biblique et representation locale
- Le Coran, un Texte vivant
- Le Coran de jean Grosjean le traducteur, le poete et le commentateur
Extraits
’’Nous nous sommes interesses, dans cette etude, a la racine SLY/SLW (...), Nous avons cible cette parole initiale, cette enonciation orale qui, par dela le champ semantique qu’elle a couvert a travers les ages, a frappe l’imaginaire des interlocuteurs de Muhammad. Que voulait-il leur dire lorsqu’il prononca ces versets ? Qu’ont-ils compris Quelles images se sont-ils representees ? Nous partons, donc, en quete d’une parole vivante enfouie dans un recit immuable. Apres avoir decrypte le sens premier des termes en question, nous avons note les passages ayant donne lieu, par la suite, a une production litteraire depassant de loin le cadre de la reference immediate. Nous avons ensuite confronte cette production litteraire ainsi que les traductions proposees, de ces termes, aux sens enfouis, obtenus de la parole initiale, pour mesurer jusqu’a quel point elles les integrent.’’ (p. 15-16)