Presentation
Ces séances hebdomadaires feront découvrir à un large public les oeuvres majeures de la civilisation islamique, qui s’inscrivent dans des « genres » très divers, allant des textes sacrés comme la Sîra du Prophète au roman populaire, des belles lettres classiques à la littérature contemporaine, des traités de philosophie aux Miroirs des princes, de la mystique aux mémoires, de la prose à la poésie. Elles donneront accès à un riche patrimoine écrit en arabe, en persan, mais aussi en turc ou dans d’autres langues, et aux résultats des dernières études réalisées dans ce domaine.
Échelonnées entre février et juin 2009, les conférences auront lieu le mardi, de 18h à 20h dans l’amphithéâtre de l’EHESS, au 105 bd Raspail, Paris 6e.
Les interventions concernant la période de formation de l’Islam
– 3 février 2009, Houari Touati, directeur d’études, EHESS
Le chef-d’oeuvre dans l’Islam médiéval et classique
Qu’est-ce qu’un livre dans l’Islam médiéval et classique ? Pourquoi certains accèdent à la notoriété et d’autres non ? Comment certains livres parviennent à revêtir les attributs de l’unicité, de la perfection, de la beauté et de l’accomplissement… et deviennent des chef-d’oeuvres.
– 10 février, Mahmoud Hussein
Les Chroniques de la vie du Prophète : al-Sîra (fin du VIIIe siècle)
Pourquoi et comment les Chroniques ont-elles été écrites ? Que nous disent-elles aujourd’hui ?
– 17 février, Mohammed Ali Amir-Moezzi, directeur d’études, EPHE
Remarques sur Nahj al-balâgha, « livre saint des Shi’ites »
Présentation critique de La voie de l’éloquence, recueil de sermons, conseils et enseignements attribués à cAlî b.Abî Tâlib, le premier et le plus important des imams shi’ites. Ouvrage compilé par al-Sharîf al-Radî au 5e/11esiècle, le Nahj al-balâgha est un texte particulièrement vénéré qui a connu de très nombreux commentaires.
24 février, ‘Abdallah Cheikh Moussa, professeur, Université Paris IV
Le livre des avares de Jâhiz : un écrit anti-persan ?
L’intervenant propose démontrer que cet ouvrage ne vise aucunement un peuple ou une culture en particulier, mais dénonce ce que l’on pourrait appeler le mauvais usage du discours, de la rhétorique et de l’argumentation. Jâhiz, le théologien mu‘tazilite, y fustige, non les avares, mais les théologiens et les prédicateurs/sermonnaires qui usent et abusent de leurs « compétences » discursives non pour défendre et propager la grande cause de l’islam bien pensé (mu‘tazilite), mais pour servir leur intérêt et leur cause personnels.
3 mars, Heidi Toelle, professeur à l’université Paris 3
Les Mu‘allaqât
Les Mu‘allaqât sont de longs poèmes composés par des poètes appartenant à diverses tribus arabes qui sillonnaient dans le courant du VIe siècle la Péninsule arabique. Avec d’autres poèmes de la même époque, ils ont servi de modèles aux poètes arabes pendant près d’un millénaire et demi. Il s’agira de situer les auteurs de ces Mu‘allaqât dans leur milieu géographique, historique et social, de présenter les us et coutumes, croyances et rites dont leurs poèmes portent témoignage, d’analyser la structure tripartite de ces petits chef-d’oeuvres, en précisant la fonction de chacune des parties et de montrer, contrairement à ce qui a été souvent affirmé, leur cohérence, enfin, d’avancer l’hypothèse que l’un d’entre eux, au moins, semble bien avoir été un poème de rituel.
(Source : Institut d’études de l’Islam et des Sociétés du Monde Musulman)