Presentation
Al Kalam est une initiative portée par des universitaires spécialisés dans les études islamiques. Nous avons décidé de former un collectif afin de partager notre passion pour l’Histoire, et de promouvoir la connaissance sur les origines de l’islam. Notre collectif, à l’image des travaux que nous produisons, est non confessionnel : nous ne faisons la promotion d’aucune religion, ni d’aucune position philosophique ou doctrinale que ce soit. Le seul positionnement que nous revendiquons est celui de la neutralité morale, religieuse et politique, le positionnement du scientifique impartial face à l’objet qu’il étudie (...)
En guise de conclusion, nous partageons les premières « thèses sur la méthode » de l’historien des religions Bruce Lincoln, que nous faisons nôtres.
Thèse 1 La préposition « des » qui unit les deux termes de l’ethnonyme disciplinaire « Histoire des religions » a une fonction précise, celle d’indiquer une relation de propriété et de subordination : l’histoire est la méthode et la religion l’objet.
Thèse 2 La conjonction de ces deux termes implique en outre une tension qui apparaît dès que l’on prend la peine de spécifier leurs significations : la religion est un discours dont le trait caractéristique réside dans sa prétention à parler de choses éternelles et transcendantes avec une autorité tout aussi transcendante et éternelle ; l’histoire, au contraire, est un discours qui parle de choses temporelles et terrestres, adoptant une voix humaine et faillible et cherchant à appuyer son autorité sur un rigoureux examen critique des données.
Thèse 3 L’histoire des religions est donc un discours qui résiste au discours qui constitue son objet, et en renverse l’orientation. Être historien des religions sans contredire l’intitulé de la discipline, c’est insister sur les dimensions temporelles, contextuelles, situées, intéressées, humaines et matérielles de ces discours, pratiques et institutions qui, typiquement, prétendent à un statut éternel, transcendant, spirituel ou divin.
Thèse 4 Les mêmes questions déstabilisantes et irrévérencieuses que l’on peut poser à n’importe quel discours ou énoncé peuvent également être posées au discours religieux. La première de ces questions est : « Qui parle ? », c’est-à-dire quelle personne, groupe, ou institution est à l’origine d’un texte, quel que soit l’auteur supposé ou avéré dont le texte se revendique. Puis : « À quel public s’adresse-t-il ? Dans quel contexte immédiat ? À travers quels supports ou médias ? Avec quels intérêts ? » Mais encore : « De quoi le(s) locuteur(s) cherche(nt)-t-il(s) à convaincre l’audience ? Quelles seraient les conséquences, s’il(s) devai(en)t réussir ? Qui gagne quoi, et combien ? Inversement, qui perd ? »
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